mardi 1 juillet 2008

Présentation, commentaires et illustrations des 4 précédentes publications...

Bon alors voilà. Il paraît que : « Quelques lignes de présentation ou de commentaire ou d'illustrations exprimant de manière franche ou détournée le lien entre ces vidéos et toi seraient cependant de bon ton, il me semble... »

J’ai donc décidé de disserter sur ce sujet passionnant.

Décortiquons tout d’abord la proposition initiale :

1/ Quelques lignes : ok, ça c’est facile. Juste à aligner des mots les uns à côté des autres jusqu’au moment où je serai obligé de sauter des lignes. Même un pépère y arrive.
2/ de présentation ou de commentaire ou d’illustration : là c’est déjà plus complexe ! Heureusement qu’il y a des « ou » et pas des « et », ça me permettra de passer de l’un à l’autre sans trop de problème…
3/ exprimant de manière franche ou détournée : aïe, là ça se complique parce que d’habitude c’est plutôt les deux à la fois que l’un ou l’autre, mais aussi parfois « hypocrite et/ou direct », « franche et/ou hypocrite », « détourné et/ou direct », etc… (le nombre de combinaisons est assez impressionnant !) Il va donc falloir alterner entre franc et détourné, ce qui limite un peu notre champ d’action. Mais baste ! Rien ne nous effraie.
4/ le lien entre ces vidéos et toi : faaaaastoche !
5/ seraient cependant de bon ton il me semble : proposition à caractère faussement courtois qui nous oblige à faire un travail imprévu.


Ben allons-y alors.

Puisque tout est toujours une histoire de liens (et une histoire tout court) commençons par là : pour autant que je puisse en juger, le seul lien entre ces quatre vidéos, c’est moi.

Quel point commun entre Hugo Pratt, auteur italien de bandes-dessinées, Michel Serres, philosophe et académicien, the Big O, dessin animé japonais, et Tim Burton, cinéaste non-conformiste ? Logiquement ou illogiquement, aucun. Sauf celui que je crée moi.

Ils sont tout les quatre dans ma tête et, bien qu’ils n’y soient pas seuls, si je les ai choisis c’est parce qu’on peut trouver dans chacun d’eux une part ce qui me définit en tant qu’individu.

Quelques pistes d’interprétation possibles :

Interview d’Hugo Pratt : j’aime le travail, la rigueur, « 8 secondes d’intuition, 8 heures de travail »
La légende des sciences : j’aime les sciences
The Big O : j’aime les dessins animés de robot géant
Vincent : J’aime les univers sombres et gothiques.


Je pourrais donc être un ingénieur hyper sérieux spécialisé dans la construction de robots géants noirs et gothiques (ce qui l’est déjà vachement moins, sérieux). C’est vrai que quand on prend les faits de cette façon on peut se dire que quelques mots de présentation sont certainement nécessaires… Juste histoire de préciser les choses.

Reprenons les donc sous un autre angle, les choses (ce qui prouvera par ailleurs qu’elles ne sont donc pas rondes, comme l’affirment certains) :

Interview d’Hugo Pratt : j’aime dessiner sur les murs
La légende des sciences : j’aime écouter parler les philosophes pendant des heures
The Big O : j’aime les O (oui bon…)
Vincent : J’aime le prénom Vincent !

Ah ! Ah ! Ah ! Mine de rien on se rapproche… Un sur quatre ! Mais on ne peut pas dire que ce soit vraiment convaincant…Surtout que si c’est l’un des trois premiers qui est juste, vous pouvez déjà essayer de deviner depuis quel endroit je vous écris : la prison, la fac ou l’asile. Mais attention ! Il y a un piège : le philosophe peut être dans les trois !

Alors…Pas efficace ma méthode pour définir mon individualité propre et personnelle ? Pas de conclusion hâtive, pas de conclusion hâtive ! Un peu de patience, et lisez donc la suite.

Car il se pourrait aussi qu’en écoutant et regardant attentivement (ou pas) chacune de ces vidéos on y trouve des indices plus pertinents :

Interview d’Hugo Pratt : les traits, le visage, les yeux poétiques, le sourire ironique, faussement cynique, de ce bougre de gentilhomme de fortune d’Hugo Pr… Heu… de Corto Maltese…Tout commence par les yeux nous dit cet Italien hypocrite et manipulateur, ce joueur, ce farfadet moqueur, qui voudrait nous faire croire que dessiner Corto c’est « 8 secondes d’intuition et 8 heures de travail ». Des recherches approfondies en bibliothèques, de la documentation, des voyages. Il le sait bien, ce baroudeur, que Corto ne se résume pas à une formule, à des intuitions ou à du travail. Que c’est tout ça et autre chose aussi. Quelque chose de plus. Quelque chose qui brille derrière ces paupières à demi fermées, même quand elles sont dessinées sur un mur… Quelqu’un m’a dit « on ne commence pas un personnage comme ça ! On dessine d’abord les contours du visage et ensuite les yeux. » Oui eh bien justement ! Avec Corto, on commence par les yeux, et tout le reste suit.

La légende des sciences : Michel Serres. Philosophe et académicien ? Oui mais non. Conteur inlassable et inclassable, vieux bonhomme aux cheveux blancs et aux sourcils broussailleux, à la voix envoûtante (bien accompagné par son acolyte dont j’ai oublié le nom) qui parvient à embrasser comme un amoureux toute l’histoire de l’humanité sur des milliers d’années, pour en faire…autre chose. L’Histoire devient histoire. Une histoire romantique, poétique ; une histoire sans fin qui prend presque un sens, indépendamment, et comme en dépit de ses acteurs qui s’ingénient tout aussi inlassablement à la réduire à des bains de sang et de violence. La légende des sciences c’est une reconstruction de l’Histoire à travers l’imaginaire (la route de la soie, les voyages de Marco Polo, Samarkand…) mais avec une vérité que n’atteindront jamais les philosophes ni les historiens.

The Big O : J’aime beaucoup ce dessin animé. Et cette séquence est une de mes préférées.

Vincent : Vincent…

Non je plaisante (enfin pas tant que ça).

The Big O : C’est mon penchant pour le pur classicisme qui parle directement à l’imagination et renvoie à une multitude de références. Musiques typées et stylées, plongeon dans un monde « Amérique des années 30 », avec des gros robots en plus… Réflexion sur la nature de l’esprit humain, ce qui le différencie des androïdes. Ou, plus exactement, ce qui ne le différencie pas des androïdes ! Nostalgie, imaginaire, histoire, toujours très classieux, tiré à quatre épingles, comme le héros.

Vincent : Quel plaisir trouve-t-on à voir son prénom au générique d’un film d’animation réalisé par Tim Burton ? Eh ben, c’est le pied ! Même si ce Vincent ce n’est pas moi mais Vincent Price, même si je n’ai jamais rêvé de plonger la tante Betty dans une cuve d’acide ou de jouer au monstre de Frankenstein avec mon chien Abercombie… Même si je n’y trouve pas ce que j’ai trouvé dans Edward aux mains d’argent. Ce Vincent-là se crée un monde à lui, et y remodèle la réalité à sa guise. Quelques minutes de folie douce amère, de frustration, de poésie.

Voilà ce qui fait le lien entre ces vidéos, et entre ces vidéos et moi.

Comment ça, « une arnaque » ?

Oui et non. Une interprétation. Une présentation, un commentaire, une illustration. Mon intérieur vu de l’intérieur, c'est-à-dire sans prendre la peine de faire semblant de faire semblant que je fais semblant de…

A la fois franc et hypocrite, direct et détourné, vrai et faux. Une des raisons pour lesquelles je n’avais rien écrit jusque là, d’ailleurs…

En cliquant sur mon lien vous verrez que je suis gémeaux. Outre le fait que je peux vous envoyer dans une autre dimension (dont vous reviendrez toujours de toutes façons, ne vous faites pas de soucis : tout le monde en revient. D’ailleurs, la fin de ce billet approche et vous serez bientôt sorti…) et que je suis aussi du signe du lapin (ce qui pour le coup ne signifie absolument rien !), cela veut dire que je cultive les paradoxes et la dualité comme d’autres cultivent les choux ou les carottes.

Histoire et histoires.
Imaginaire.
Poésie, romantisme.
Se raconter soi-même à travers un personnage.
Rêver.

Voilà les liens que je fais.