mercredi 28 mai 2008

Tragédie pour de vraie




Terry Pratchett a annoncé sur le web qu'il était atteint d'une forme rare de maladie d'alzheimer. Voici la lettre qu'il a publié :

Mes amis,
J’aurais préféré passer cela sous silence encore un petit peu, mais à cause des prochaines conventions et bien sûr du besoin de conserver mes éditeurs informés, il aurait été injuste de dissimuler la nouvelle. J’ai été diagnostiqué avec une forme très rare de la maladie d’Alzheimer, qui se dissimulait en fait derrière “l’attaque” fantôme de cette année.
Nous avons pris la nouvelle avec philosophie et même avec un peu d’optimisme. Pour le moment le travail continue pour conclure Nation et les notes préparatoires sont déjà couchées sur le papier pour Unseen Academicals. Tout le reste étant identique, j’espère pouvoir remplir la plupart de mes engagements, et autant que possible les futurs aussi, mais nous allons discuter avec les différents organisateurs. Honnêtement, je préfèrerais que les gens restent joyeux, car il y a encore le temps pour au moins encore quelques livres :o)
Terry Pratchett
PS Je voudrais juste attirer l’attention de tout le monde ayant lu la note ci-dessus que cela doit être interprété comme voulant dire que « Je ne suis pas mort. » Je le serai, bien sûr, tôt ou tard, comme tout un chacun. Pour moi, cela pourrait être plus tard que vous ne pensez - il est encore trop tôt pour le dire. Je sais que c’est très humain de dire « Y’a t-il quelque chose que je puisse faire », mais dans ce cas, je ne m’attarderais que sur les offres faites par les experts de haut vol en chimie du cerveau.

samedi 24 mai 2008

Tragédie biduletruc. Acte 5 : Pour une bouteille de Jack Daniel's

Le Héros n’était pas là. Pas de scène ce soir-là, pas de public non plus, hormis peut-être ce chat borgne qui me regardait d’un air entendu. La tragédie se jouerait en sourdine, avec celui qui allait bientôt franchir la porte. La pluie tambourinait sur les fenêtres de mon bureau. Ll’orage grondait. Mais ce n’était encore rien en comparaison des tambourinements et de l’orage logés dans mon pauvre crâne. Pas dormi depuis trois jours, pas mangé beaucoup non plus, pas mal picolé… J’étais décidément le dernier des imbéciles à vouloir m’intéresser à cette affaire. Et pourtant… Comment aurais-je pu refuser quoi que ce soit à cette superbe paire de jambes, à ces yeux de braise, à ces cheveux noirs de jais ? Mon père m’avait toujours dit de me méfier des femmes trop belles. Elle avait dit travailler pour un consortium privé d’intérêts divers. Des soupçons ? Bien sûr que j’avais eu des soupçons, mais il y avait ce petit quelque chose dans sa voix qui parlait à tous mes instincts de flic et leur disaient de la mettre en veilleuse.
On frappa à la porte. Je pris le temps d’allumer lentement un havane avant de répondre. Sensation douce-amère des effluves cubaines qui emplissaient et libéraient mon esprit. L’homme entra. Il n’avait rien de particulier, rien d’exceptionnel. Un homme comme on en voyait des milliers dans les rues grouillantes de la mégalopole. Celui-ci avait quelque chose que les autres n’avaient pas. Un faux air. Comme un costume volontairement mal taillé.

Lui : Bonsoir.

Trop simple pour être vraiment honnête. En toute chose il fallait de l’imperfection. C’était ça l’humanité : l’imperfection. Même dans la simplicité.

Moi : Assieds toi, le Maltais ! Prends donc cette chaise…
Lui (marquant à peine sa surprise) : Comment m’avez-vous appelé ?
Moi : Je t’ai appelé par ton p’tit nom dans le milieu : Le Faucon Maltais, ou le Maltais, ou encore Corto. Choisis celui que tu préfères.
Lui : il doit y avoir erreur sur la personne. Ai-je l’air Maltais ? Je vais rentrer chez moi…
Moi : Tu ne bougeras pas de cette chaise avant d’avoir répondu à mes questions, Maltais !

Sa physionomie changea brusquement. Peut-être n’attendait-il au fond que de pouvoir laisser tomber cette pesante défroque de faux-semblants et de pouvoir se montrer sous son vrai jour. Peut-être…

Corto : Alors c’est ça hein ? Qu’est-ce que tu me veux, flic ? Quoi que j’aie pu faire, ça ne me vaudra même pas une amende.
Moi : Quoi que je puisse prouver, tu veux dire ! Tous les tripots d’ici jusqu’au fleuve sont à ta botte, tout le monde le sait.
Corto : C’est toi qui le dis, flic ! Mais pour accuser les gens, dans ce pays, il faut des preuves. Les droits de l’homme c’est une belle chose, tout de même.
Moi : Ouais… De toute façon je ne t’ai pas fait venir pour ces histoires. J’ai rendu ma plaque depuis un moment. Si les collègues officiels ferment les yeux sur tes affaires, ça les regarde. Mais moi, j’ai une affaire qui te concerne.

Son instinct de prédateur venait de réagir à l’intérieur de son crâne. Son œil droit avait brillé d’un feu que je connaissais bien.

Corto : Quelle affaire ?
Moi : Une escroquerie à la petite semaine qui touche un milieu auquel t’aurais pas dû te frotter, Maltais.
Corto : ‘Vois pas.
Moi : Toi peut-être, mais moi je vois très bien ! Et je ne suis pas le seul. Les personnes qui m’ont engagé avaient déjà tout un dossier sur toi. Et puis…J’ai réussi à dénicher un précieux informateur.
Corto : ‘Vois toujours pas de quoi tu parles, flic !
Moi : Tu vas vite comprendre. J’ai demandé à un de nos amis communs de nous rejoindre pour égayer la fête. Le voilà, justement. Entre mon gars !

L’homme qui entra dans le bureau avait plus de points communs avec mon paillasson qu’avec un membre de l’espèce humaine. Il regardait par terre en tortillant un vieux chapeau gris entre ses doigts tremblants. En voyant le Maltais, il pâlit horriblement et faillit s’évanouir. Dans le milieu des p’tites frappes sans envergure on le choisissait toujours pour les plus sales besognes. Comme personne ne se souciait de son vrai nom, on l’appelait comme on voulait. Pour la police, il était l’Anonyme.

Corto : Qu’est-ce qu’il fout là ? J’veux pas être dans la même pièce que cette raclure.
Moi : L’Anonyme ici présent m’a raconté beaucoup de choses très intéressantes, le Maltais…
Anonyme : Faut pas m’en vouloir Corto. Je suis lâche, j’y peux rien…
Corto : Sale mouchard ! Je t’égorgerai de mes mains !
Moi : Tu n’égorgeras personne ! Ce boulot là sera sûrement fait par d’autres. Tu veux savoir ce qu’il m’a dit, l’Anonyme ? Il m’a parlé d’un plan, une escroquerie intellectuelle caractérisée. Une idée dont tu serais l’auteur : faire croire au milieu de la blogosphère que toi et Anonyme étiez en pleine bagarre totale, prêts à vous ranger des bagnoles. Histoire de voir ce qu’en penseraient les autres, quelles seraient les réactions. Mais comme d’habitude dans ce genre d’embrouille, il fallait que tu passes pour le gentil, la victime, celui qui se fait briser psychologiquement. D’où cet acte 4 plein d’un pathos complètement inventé, qui t’a attiré quelques réactions de sympathie.
Corto : Ouais ben pas tant que ça hein ! Le plan a foiré…
Moi : Me prends pas pour une poire, Maltais ! Je suis peut-être plus flic mais je sais reconnaître les vrais escrocs.
Anonyme : J’suis désolé Corto ! J’ai essayé de lui expliquer que tout était de ma faute, que t’y étais pour rien. Mais il m’a pas cru…
Corto : Il a pas cru que tu étais capable de mener plusieurs blogs à la fois, de réagir sans me demander d’abord mon avis, ou de monter un bateau pareil ? C’est qu’un flic pauvre abruti, mais même le plus débile des flics croirait jamais que tu sois capable de faire tes lacets tout seul !
Moi : Alors tu reconnais que tout vient de toi… ?
Corto : Et comment que je le reconnais ! Les controverses, les attaques personnelles, et cette fausse bagarre, tout ça c’est MOI ! MOI ! MOI ! MOI !
Moi : Et pourquoi un tel bobard si c’est pas pour te faire plaindre ?
Corto : Me faire plaindre ? MOI ?! (son rire aurait glacé le sang d’un esquimau) Pas question de ça, flic ! L’idée c’était surtout de voir la réaction du pépère, et éventuellement, après, celle des autres ! Ca ne s’est pas fait attendre d’ailleurs : cris de victoire sur cris de victoire ! Il faut lire les quelques billets sur les Lustukru ! On sent bien que ça l’a soulagé d’un coup de se dire qu’on disparaissait de son champ de vision. Ouais, sauf que tout ça c’était qu’un jeu de dupes, une tromperie, un faux-semblant de plus. Quand on se targue comme lui de si bien maîtriser le discours, de comprendre tout, de transpercer les simples apparences pour voir la vérité… C’était à se tordre de rire ; et c’est ce que j’ai fait depuis le début.
Moi : T’es une ordure le Maltais ! Et pour faire aboutir cette niaiserie tu as mouillé cette pauvre chose pathétique d’Anonyme, que tu t’es auparavant efforcé de faire détester ?
Corto : Eeeh oui ! Tout un système d’illusions fondé sur la capacité des autres à juger a priori et sur des critères erronés que j’ai subtilement entretenus.
Moi : Le problème c’est que tu as joué à un jeu dangereux avec tes dés pipés. Le Groupe Chaos, tu connais ?
Corto : Jamais entendu parler.
Moi : Moi non plus à vrai dire. C’est eux qui m’ont payé pour te débusquer et te faire parler. Ils vont utiliser cette conversation enregistrée et la diffuser comme acte 5 sur ton blog !
Corto : Sur mon blog ?! Bande de pourris ! Ils n’ont pas le droit ! Y a des lois !
Moi : Sur la blogosphère, apparemment, la Loi c’est eux. Ils vont venir vous chercher dans un moment. Il semble que votre cas les intéresse. Je ne sais pas ce qu’ils vont faire de vous, les gars, et franchement, je m’en balance ! Moins je verrai de pourris dans votre genre et plus j’aurai des chances d’arriver à la retraite.

Quand les gars du Groupe Chaos ont débarqué pour embarquer mes deux oiseaux, Corto beuglait comme un chien enragé que personne ne croirait jamais qu’il est un salaud ! Personne ! Foutaises. Anonyme, lui, semblait déjà résigné à son sort de victime, pauvre lemming voué d’une façon ou d’une autre à un abattoir quelconque.
Tout ça m’avait tellement écœuré que je me précipitai sur la bouteille de whisky à laquelle j’avais juré de ne plus jamais toucher (j’te d’mande pardon ma p’tite Martha…). J’allais me jeter dans le gosier de longues rasades du liquide ambré quand ma porte s’ouvrit une nouvelle fois.
Elle était là devant moi, la belle gosse, la belle brune. Avec ses jambes à damner tous les saints, ses yeux où j’aurais voulu me noyer et ses beaux cheveux noirs dont une frange cachait délicatement une partie du visage.


Elle : C’est du beau travail, Mr … Voici les 10 000 dollars promis.
Moi : Gardez vos billets verts ma belle ! Je me suis déjà assez vautré dans la fange pour la soirée…
Elle : Vous n’allez pas le regretter ?
Moi : Demain sûrement, oui mais ce soir, j’ai même pas envie d’en parler.

Elle se rapprocha de moi. Même si je l’avais voulu, je n’aurais pas pu détourner le regard. Ses lèvres fines me sourirent, ses yeux m’emmenèrent dans les plus lointains paradis. Je l’attirai vers moi avec fougue et nous nous embrassâmes passionnément. J’aurais voulu la garder près de moi, mais avec un nouveau sourire, elle s’écarta lentement. Puis elle s’éloigna et quitta mon bureau. Je savais que si je la laissais filer, je ne la reverrais sans doute jamais. Pourquoi n’ai-je pas bougé le plus petit doigt pour la retenir ? Je ne pourrais l’expliquer. C’était comme ça.

Je pensais encore à elle quand je découvris que la belle garce avait cravaté mon Jack Daniel’s ! Les choses n’en resteraient peut-être pas là, en fin de compte. Je récupérai mon feutre, mon imper et me remis en chasse.

Le chat borgne m’approuva d’un miaulement rauque.

mercredi 21 mai 2008

Tragédie en un acte - Acte 4 : De la désillusion…

Ombres tragiques. Le sang se refroidit sous la chape de brouillard humide et glacé qui envahit la scène, l’orchestre et les gradins. Le chœur a revêtu ses habits de ténèbres. Aujourd’hui le héros se fait bourreau. Il ne sourit plus. Il ne rit plus. Il est devenu « grand », presque vieux. Ses traits tirés, ont creusé son visage ravagé par des jours sans sommeil. Le héros est accompagné des chœurs célestes, mais plus seul que jamais.

Le Héros (Moi) : J’en ai appris une…
Chœur : ... bien bonne ? (voix enfantines et rieuses)
Moi : Nan. Une pas bonne. Une grosse m….. !
Chœur : Oooooooooh ! Quel gros mot !
Moi : Les mots, les mots, les mots ! Je joue avec. Ils m’amusent. Mais pas toujours…
Chœur : Pourquoi ne chantes-tu pas avec nous ? Participes à nos chœurs endiablés qui égaient les cœurs !
Moi : Nan. Là j’ai envie de tuer ! Tuer le Père ! Ou du moins celui qui se veut comme tel ! Père Fouettard, foutu donneur de conseils. Foutu donneur d’ordres…
Chœur : Tu parles du Pépère ? C’est ça, hein, c’’est ça ? Raconte ! Ce doit être encore si drôle !
Moi : Drôle ? Ah oui ça l’est ! Et pathétique aussi ! Nan, c’est pas le Pépère pour une fois. D’ailleurs, lui au moins a le bon goût de rester où il est et de me f….. la paix !
Chœur : Tout ça n’est pas très chantaaaaaant !
Moi : On n’a pas toujours le cœur à chanter, vilain chœur ! Quand un type qu’on connaît depuis des éternités, avec qui on a fait quatre cents coups par jour pendant plus de dix ans vous balance que vous ne valez même pas la peine qu’on vous qualifie de Lustukru, ça donne envie de tuer.
Chœur : C’est…L ?
Moi : Ouaip.
Chœur : Aaaaaaaah !! Quelle horreur !
Moi : Ouaip.
Chœur : Mais pourquoooââââ ?
Moi : Tout s’est passé samedi ou dimanche, je ne sais même plus très bien. Que lui ai-je dit déjà ? Quelque chose comme : ça commence à bien faire cette guéguerre. Tu voulais que je crée Mad Genius, je l’ai créé. Provoquer S, A, et les autres, super drôle oui…Mais voilà, c’en a fait fuir certains ! J’en ai franchement assez de tout ça. C’est usant.
Chœur : Et qu’a-t-il dit ? Il a compris ? Racoooonte…
Moi : Ca s’est passé comme ça :
Laurent : « parce que tu peux accepter de te faire bouffer par ces prétentieux peut-être ? »
Moi : C’est pas ça mais tout les trucs sur l’Art, et tout, j’ai l’impression de pas exister, de ne faire que répéter tout le temps ce que tu dis…
Laurent : Et ça te fait du bien, crois moi ! Mad Genius c’était quoi avant que tu commences à attaquer le Pépère ? Quelques post ici ou là, un ou deux coms (de moi). Alors que là ça a pris une vraie dimension ! Et « Robertine » ? Tu crois que tu peux les laisser dire partout qu’elle m’a brisé ?
Moi : Je sais pas. Dans un sens c’est un peu vrai quand même. Je ne dis pas que tu as tort…
Laurent : Encore heureux, p….. ! Attends ! J’ai été réglo tout le long et je me fais traiter comme une sous-merde.
Moi : c’est à cause de ton style. Tu provoques. Et en plus tu argumentes dans tous les sens. C’est comme cette histoire à propos de l’élite, des intellectuels et tout…
Laurent : Tu sais ce que c’est ton problème ? C’est que t’es tellement dans tes délires et dans ton trip « mad genius » (qui c’est qu’a inventé le concept d’ailleurs ? rappelle moi…) que dès que la discussion devient sérieuse tu flippes ! Déjà que je me coltine tous les posts chez les zautres et que toi tu restes bien peinard ici ! T’es gonflé.
Moi : C’est pas ça…
Laurent : Ouais bien sûr c’est pas ça. En fait t’es tellement content qu’ils aient tous adoré ton acte 3 que ce qui t’emmerde pour de vrai c’est qu’ils t’associent à moi et qu’ils ne soient plus tes « amis » !
Moi : Mes amis ?? Tu rigoles ! C’est idiot.
Laurent : Ben voyons ! Ton blog c’est quoi ? Un moyen d’attirer la sympathie parce que sinon tu y arrives pas !
Moi : T’es un vrai con en fait !
Laurent : Attends j’lui ai pas encore répondu à la prof de philo sur ton blog ! J’ai pas encore donné tout mon potentiel !
Moi : Arrête avec ça, c’est lourd.
Laurent : T’inquiète. Là ça va être le brisage final ! Après ça t’es pas près de revoir ces cons sur ton blog ou ailleurs.
Moi : Supeeeer ! Et ce que je peux en dire tu t’en fous en fait ! »
Chœur : C’est tout ?
Moi : Nan. Là c’est le début.
Chœur : Et la fin ? (jeunes filles roulant de grands yeux)
Moi : La fin c’est le quatrième acte de cette tragédie, petites filles. Je cesse d’être un héraut pour devenir enfin le Héros !
Chœur (plus qu’un vieux bonhomme avec une canne) : Tu ne peux pas faire ça !
Moi (sourcils dressés) : Et pourquoi s’il vous plaît ??
L (tombant enfin le masque) : Parce que c’est MOI qui te le dis !
Moi : Ah ouais ?!

S’ensuit une scène d’une rare violence au cours de laquelle le Héros pulvérise magistralement l’abruti malingre qui tel un Sauron vaincu, informe et fantomatique, disparaît dans l’Est lointain, plein encore de toute sa malveillance mais incapable de revenir hanter les mortels.

vendredi 9 mai 2008

Tragédie antique en un acte – troisième acte (un week-end sur la blogosphère)

La scène est nue, le héros est là, debout, habillé, face au public. C’est moi. (le héros, voulais-je dire, parce que le public c’est vous). C’est moi aussi qui fais la présentation là, parce que le gars qui nous faisait ça d’habitude s’est pendu hier (paraît qu’il a lu, je sais pas où, que le prozac servait à rien pour soigner les dépressions.). Il n’y aura pas de chœurs non plus, ni d’orchestre d’ailleurs, ni même d’auteur : ils font le pont (tous partis au soleil, ces rats) ! Un héros sans chœurs, sans musique et sans auteur, c’est toujours mieux que vous, mais c’est quand même pas top. Alors, en accord avec l’auteur, j’ai décidé d’intercaler entre deux de mes aventures tragiques un acte burlesque. Un acte dans lequel il n’y aurait pas un héros (ni même plusieurs d’ailleurs) mais quelques protagonistes.

Laissez- moi vous les présenter par ordre alphabétique, avec leur pseudo (toute ressemblance avec des personnes/personnages ayant existé, existant ou étant destinés à exister un jour serait purement fortuite)
:
- Robertine (A)
- Synonyme (L)
- Bob O’Bob.com (M)
- Pépère (Pépère)
- La concombre masquée (CM)


Comme il n’y a pas grand-chose d’autre à dire, autant commencer. (Oui, pour les retardataires il y a des places devant là ! Ouille ! Oui madame, un gadin sur des gradins en pierre ça fait mal. Fallait pas arriver en retard aussi…)

Je laisse donc la place aux gui…aux acteurs de cette pétillante et légère comédie humaine (du moins à 99% humaine) intitulée : « un week-end sur la blogosphère ».

Bob O’Bob.com entre sur scène et lit à voix haute le denier article de Robertine sur les implications métaphysiques des effets du système de pensée hégélien sur le développement cérébral et philosophique des bactéries anaérobies. 80ème page, troisième heure de lecture… (oui, il lit en diagonale).

Bob O’Bob.com (M) (à voix haute) : « …, on se trouve donc devant un phénomène manifeste de contagion philosophique à partir du système philosophique hégélien. Si j’osais un trait d’humour, j’ajouterais qu’ « il ne leur manque (presque) plus que la parole ». Il ne s’agit bien entendu ici que d’un petit exposé sommaire, sans prétention (l’humilité n’est pas une tare que je sache) car je n’ai pas le temps de développer plus avant. Mais je répondrai à vos commentaires si vous souhaitez plus de précisions. »

Robertine entre à son tour sur scène, immédiatement suivie de Synonyme. Celui-ci lit aussi l’article et arbore un sourire épanoui.

M : Robertine, cet article est…énorme, génial, incroyable. Je n’ai pas compris tous les mots mais j’ai fait une ou deux recherches bibliographiques qui pourront peut-être élever le débat vers une sphère nouvelle et plus haute : « Nieztzzsche et les fourmis » par le Dr Flurtz (1902) et « la pensée anaérobic de Véronique et Davina » par A. Munch (2007).
Robertine (A) : Merci, Bob O’Bob.com, mon ami. Pas le temps de lire mais à bientôt. ;))-
Synonyme (L) : Oui Bob merci ! Et merci Robertine pour…tout ça. Ne me tapez pas si je vous dis que vous écrivez tous comme des pieds sans orteils et qu’au royaume des aveugles le roi borgne n’y voit pas grand-chose non plus quand il a une poussière dans l’œil (cherchez pas c’est de l’humour). A part ça c’est sympa les bactéries et tout. Mais c’est un jugement de valeur purement humanocentré (si-si ça existe, j’ai fait « lettres-5-ans ») que de considérer que ce sont les bactéries qui progressent grâce à Hegel ! Qui nous dit que ce ne sont pas elles qui lui ont tout appris au pote Hegel (Et au fait, qu’est-ce qu’il a fait de son copain Jeckel ? Il l’a mangé ? Humour non manga J) Et d’abord, qui définit les critères de développement, d’intelligence, de pensée, de philosophie ?
Pépère (on le voit jamais mais on l’entend) : Tiens voilà un Lustukru ! J’ai hâte de voir Robertine te bouffer le foie, pauvre trouduc décérébré !
M : Eh oh ! Du calme Monsieur Pépère. On ne vous parle pas d’abord ! Robertine est ce qu’elle est mais je ne crois tout de même pas qu’elle soit cannibale !
La Concombre Masquée (CM) : Peut-être que Synonyme préfère les jugements de valeur Amanocentrés non ? ;-)
L : T’as bien raison Bob ! Robertine elle tue à coups d’articles mais ce n’est ni pour le plaisir, ni pour se nourrir ! Au fait Pépère, avec tes notions d’anatomie j’imagine que chez toi un coup de pied au c.. te file la migraine non ?
A : Alors ils sont tout pourris mes articles ? Bande de vilains ! Et merci à mon amie la Concombre Masquée ! :::)
L : Noooon. Je ne voulais pas dire qu’ils étaient pourris.
M : Si ! C’est exactement ce que t’as voulu dire ! Et c’est pas la première fois que je subodore des sous-entendus dans tes propos Synonyme, et à force c’est assez-hyper-méchamment-agaçant.
A : Bon ben je crois que je vais quitter la blogosphère mes amis…
M et L (en chœur) : Noooooon !! Fais pas ça ! Je sais que c'est ma faute mais si tu reviens je changerai ! Je serai gentil !
A : Je suis lasse de tout ça...Toujours devoir s’expliquer. Ne jamais se comprendre. Même entre amis.
Pépère : Eeeeeh voilà ! Les gros cons de Barilla ont encore frappé ! Et la meilleure, la plus belle, la plus chouette, la plus extravagante, la plus jolie, la plus intelligente, la plus délirante de toutes les bloggeuses (et une vraie, vraie, vraie, vraie amie) va disparaître à cause de mous du bulbe qui se branlent trop la coquillette (c’est juste pour le champ lexical – NdA) !
CM : des pâtes, des pâtes, oui mais de De Cecco ! :))
M et L : Ouuuuiiiiiin !!! On est trop cooons ! (ça c’est pour le plaisir – NdA)
Pépère : Bande de Panzanis. Tout ça c'est de votre faute. Si Robertine m’avait écouté tous les trolls de votre espèce seraient au fond de l’eau avec un boulet de 36 aux pieds ! Moi je crache sur la démocratie et toutes les valeurs à la con des gauchistes dans votre genre !
A : c'est moi que v'là ! J'ai rechargé mes philosophicobatteries et je vais battre mon record de textes en longueur !
Pépère (en aparté) : Merde elle est déjà revenue… Faut que je camoufle un ou deux cadavres…
M et L (les larmes zaux yeux) : Ooooh...Tu es revenue. On est désolés. On le refera plus.
Pépère : heureux de te voir de retour Robertine ! Je suis sûr que ce temps de latence t’a permis de redécouvrir des potentialités céphaliques oubliées quelques part sous la racine de tes beaux cheveux blonds (humoouuuur). Maintenant que ces gros cons d’Uncle Ben’s, qui sont à 120% responsables de ton départ (contre -20% pour moi je le rappelle), sont matés, on va enfin pouvoir reprendre nos discussions. On en était à 4 à 0 pour moi mais tu peux encore remonter avec un peu de chance ! Mon amie… ; )
A : Merci Pépère pour tous ces beaux encouragements ! Je te répondrai quand j’aurai du temps. Merci Bob, mon ami. Et merci Concombre Masquée, mon amie.
CM : Mais j’ai encore rien dit !
A : Oui mais c’est toujours quand on s’y attend le moins qu’il faut s’attendre à te voir débarquer, mon amie ! §_\]@ (émoticônes tchèque)
CM : Je me surprends moi-même !
L : Eh ! Et moi ? Je ne suis pas un ami ?
A : Ca dépend…L’Art existe-t-il ?
L : Ben…non.
M : Ouah eh l’aut’ ! Perdu ! C’était pas LA bonne réponse ! Honnêtement Synonyme, je t’aime bien la plupart du temps, quand tu parles manga et tout, mais quand tu essaies de jouer les philosophes c’est insupportable et prétentieux ! Merci à Robertine de nous montrer la voie. D’ailleurs Robertine, que pense-tu de mon blog et du sujet sur les tensions-sociales-et-communautaires-dans-la-Grande-Barrière-de-Corail-à-cause-du-réchauffement-climatique-aggravée-par-l’inconséquence-des-états-et-des-capitalistes ?
A : Merci Bob, mon ami. Je te dirai ça un jour, quand j’aurai le temps d’aller le voir. ‘(-)
L : Mais enfin ! L’Art n’existe pas ! Vous allez m’écouter oui ?! C’est une construction normative inventée par une élite pseudo-intellectuelle qui définit elle-même les règles de l’intellectualité, de l’élitisme et de tout le reste !

S’ensuit une très longue réponse argumentée de Robertine (A : je m’en excuse d’ailleurs. Désolée ! ;)())). Passons sur les multiples échanges qui ont lieu entre les différents guign…acteurs de cette farce. La scène est violente et censurée. Une bagarre blogosphérique (oui. la blogosphère est ronde et non plate, l’ignoriez-vous ? sinon on l’aurait appelée la blogodisque…) homérique c’est pas toujours beau à voir. Sachez seulement que L a appris à Pépère qu’Uncle Ben’s était une marque de riz et non de pâtes, que la Concombre Masquée est intervenue dans la discussion pour faire valoir son opinion relative à la beauté du muguet, que Bob O’Bob.com a ouvert un nouveau blog où il fait une publicité acharnée pour l’ancien.

Quelques jours plus tard :

L : Cette fois j’en ai ras le Pépère Robertine !
A : Et moi c’est tout juste si j’ai pas de l’urticaire en voyant la lettre L !! Heureusement que je m’appelle Robertine !
L : Pourtant je ne te déteste pas.
A : Moi non plus.
M : Ben moi non plus je vous déteste pas.
A : Merci Bob, mon ami.
L : Ouais. Même si on s’en fout un peu, ça fait toujours plaisir.
CM : Moi ce serait plutôt la confiture de prunes qui ne passe pas bien…
Pépère : Moi c’est les pâtes que j’aime pas. Et puis aussi la démocratie, les connards qui me disent que je suis insultant, les Français, les boulimiques, les gauchistes, les dépressifs, ceux qui sont pas d’accord avec moi, Bourdieu, Hegel…(Heu non-non-non pas Hegel ! Je retire, je retire)
L : Dresse la liste de ce que t’aime, un post-it devrait suffire ! Et puis le portrait psychologique sera plus fin comme ça ! Eh Robertine ! Je suis pas ton ami moi ?
A : Ca dépend…L’Art existe-t-il ?
L : Ben…non.
A : La blogosphère me lasse un peu ces temps-ci…

Et comme vous l’aurez facilement deviné : c’était reparti pour un tour.