dimanche 12 avril 2009

Journal de bord du capitaine

Une fois n'est pas coutume : je voulais pondre deux billets dans la même semaine !

Après mon immmmmmense grand-oeuvre bloggesque visant à réhabiliter les Néanderthaliens dans la grande famille de l'humanité, tout en donnant au passage une leçon indirecte à ceux qui se piquent (ou sont piqués) de tolérance sans même savoir ce que c'est au juste (ils se reconnaîtraient s'ils venaient lire mon blog, mais s'ils venaient lire mon blog ils ne seraient pas ce qu'ils sont et ne pourraient pas se reconnaître, du coup il y aurait une HAL9000 syntax error...), je voulais écrire quelque chose d'encore plus long sur un sujet qui me tient à coeur : ONE PIECE !

Ca aurait été sympa hein ?

Oui eh ben ce sera pour une autre fois parce que là je suis complètement nase de chez nase.

Ce matin je me suis levé à 6h pour prendre le train : il fallait que je parte du point A pour aller au point B passer le week-end de Pâques en famille ! (Vous pourrez visualiser A et B sur les bouts de photo que j'ai mis dans la barre à gauche, là) (PS, pour L : la gauche c'est du côté où tu ressembles le plus à un néanderthalien).

Il n'est pas encore 22h et j'ai déjà envie de roupiller, alors c'est pas les conditions idéales pour pondre un texte de génie sur une oeuvre de génie.

Mais comme j'étais bien décidé à publier ce deuxième billet, voilà qui est fait.

Alors bon, vous me direz que vous vous en foutez, rats que vous êtes, et que ça s'apparente à du grand n'importe quoi. Je vous dirai...

OUI.

ET ALORS ??

Capitaine Corto

vendredi 10 avril 2009

UCHRONIE INACHEVEE...

Uchronie (subst. Fém. Histoire refaite en pensée telle qu'elle aurait pu être et qu'elle n'a pas été et aussi accessoirement, un mot sympa à placer au scrabble mais un peu moins dans la conversation de tous les jours)(dictionnaire de lEncyclopédia Cortonica)



Je vous ai mis sous le nez, dans mon billet précédent, la photographie d’un buste d’enfant. La question qui l’accompagnait était la suivante : « savez-vous qui est cet enfant ? Pas son nom, ni son prénom, mais qui il peut ou.pourrait être ? ».

Aujourd’hui, je vais vous donner la réponse.

Ce buste a été réalisé par Elisabeth Daynes à partir des restes du crâne d’un enfant dit « Néanderthalien », découvert à Gibraltar. C'est en voyant cette la photo il y a quelques semaines que m'est venue cette idée d'uchronie.[1]

Quand j’étais petit garçon et que je lisais de gros livres consacrés à la Préhistoire (si, si, sans rire, j'ai eu 7-8 ans et je faisais ça), un Néanderthalien, c’était représenté comme ça :


Un tout petit peu plus glamour que Georges Clooney et juste un peu moins velu que Demis Roussos. En gros, cela signifierait que le gamin du dessous, là, une fois adulte, eh bien il serait devenu cet espèce de singe mal dégrossi (toutes mes excuses pour les singes mais enfin bon ils admettront eux-mêmes que…enfin, on se comprend. NdA) (même si on trouve pire ici, nous sommes bien d’accord).

Ou alors…

On peut aussi imaginer que tout ça n’est qu’une question de représentation figurée à partir d’idées reçus et de schémas plus ou moins inconscients (si-si on peut, je vous assure) : le Néanderthalien étant considéré comme un (suuuuper vague) « cousin » (trèèès éloigné) de l’homme moderne, qui aurait disparu alors que ce dernier a prospéré, il n’a pas fallu beaucoup d’imagination aux savants (rhôôôô les pas beaux) pour se dire que ce squelette au crâne bizarre, aux arcades sourcilières proéminentes, aux os robustes et un peu arqués avait appartenu à une espèce/sous-espèce vaguement humanoïde encore très proche de ses ancêtres simiesques. D’où le dessin ci-dessus.

Loin d’être anecdotique cette vision de l’Homme de Néanderthal traduisait une pensée sous-jacente intrinsèque à la nôtre, d’espèce : nous avons survécu et pas les autres, parce que nous sommes les plus forts (heu…), les plus intelligents (reheu…) et que les autres étaient des dégénérés, des inadaptés, voire des inaptes. Le corolaire de cette pensée (à peu près universelle jusqu’à tout récemment) dépassait donc le champ scientifique, paléontologique, pour fournir à qui voulait s’en servir, un nouveau cheval de bataille, puisque les « races » humaines n’étaient plus en odeur de sainteté : « il n’y a peut-être pas de différence entre un Européen blanc et un Africain noir (bieeeeen noir comme dirait V. Pivert), mais bon dieu de bon dieu, il y a un fossé monstrueux entre ces grosses brutes néanderthaliennes et les petits gars raffinés que nous sommes devenus ! »

Eeeeh beeeen manque de pot… Ca non plus ce n’est plus aussi sûr qu’un fonds de pension américain (tout s’perd ma pauv’ dame).

Quand on compile toutes les découvertes faites sur ce brave Néandy (outils lithiques, art, ensevelissement des morts,…) et qu’on se penche de façon un peu plus objective sur les quelques skeletons qu’il nous a aimablement laissés (mais avait-il véritablement le choix ?), on en arrive à le représenter sous les traits de cet enfant qui, une fois vêtu d’un jean et d’un t-shirt «School Killer », chaussé de Nikes, et après un bon coup de peigne, ne dépareillerait pas dans une de nos cours d’écoles…


En regardant cette image, on pense spontanément à un de nos ancêtres préhistoriques, un cousin pas trop lointain de Lucy, et en même temps, on lui trouve un quelque chose de furieusement moderne. Encore une reconstruction de l’imaginaire ? Certes oui. Et puis un enfant a nécessairement des traits moins accusés qu’un adulte. Certes oui aussi. Et pourtant cette image a quelque chose de plus juste, de plus judicieux que la précédente, car elle rend justice à une réalité que nous ne voulions pas admettre.


Beeen ouais : espèce distincte de l’Homo Sapiens (nous), ou sous-espèce cousine de celui-ci, fondamentalement, l’Homo Neanderthalis (qui a presque failli s’appeler Homo Stupidus, juste pour dire) est…

…un Humain (ce qui là, pour le coup, justifierait pleinement de requalifier tout le monde en Homo Stupidus).

Un Humain qui a disparu.

Un Humain qui s’est peut-être croisé avec nos ancêtres directs, ou peut-être pas, on n’est pas encore sûrs de ça.

Mais un Humain quand même.

Pas un avatar dégénéré de quelques branche génétique foireuse, mais un Humain exactement comme nous (ou presque).

(Toute réclamation relative à l’utilisation d’une majuscule pour le terme « Humain » ne sera pas prise en considération. Nda) (idem pour les ptits malins qui viendraient dire que l’espèce humaine est en soi une branche génétique foireuse !)(Non mais).

Dès lors (L ™), comment ne pas se prendre à imaginer cette uchronie, si difficile à concevoir tant elle relève d’une science-fiction trop bizarre (un comble) : que serait le monde aujourd’hui si deux espèces humaines se le partageaient ? Deux espèces humaines au lieu d’une...

Que serait le monde d’aujourd’hui si, au lieu de s’éteindre il y a un sacré paquet de milliers d’années, les Néanderthaliens avaient continué leur gentil, ou méchant, petit bonhomme de chemin ?

Développons…

Déjà, on ne les appellerait pas Hommes de Neanderthal, ni Neanderthaliens. Comment les appellerait-on ? Eh bien « on » ne les appellerait pas, ils se seraient probablement donné un nom eux-mêmes. Et nous aussi. (M’enfin pour faciliter la compréhension, Néanderthaliens et Sapiens ça ira très bien)

Mais attention au joli parti pris que voilà : je dis « eux » pour les Néanderthaliens… et « nous » pour les Sapiens ! Dénominations arbitraires et sans fondement : certes, je suis un Sapiens³ (si si)(si !)(Sapiens Sapiens Superiorensis), mais nous sommes dans une uchronie, et modifier notre passé implique forcément de transformer, toiletter, notre présent…

Ainsi, en se basant sur la répartition des restes fossiles définis comme Néanderthaliens, et sur l’extension hypothétique de leur peuplement, on peut affirmer que le Français moyen serait probablement un peu plus trapu et un rien plus velu qu’il ne l’est dans la réalité bidon que nous vivons (cool hein ?)(Je vous raconte pas les séances d’épilation avant les vacances d’été les filles)(Et je vous raconte pas le calvaire des Néanderthaliennes portugaises !).

Bien sûr, quand je parle du Français, je n’oublie pas touuuus les autres Européens, pas plus que touuuus les autres peuples jusqu’en Sibérie, ni les Proche-Orientaux (si c’est comme ça qu’on dit)(mais si c’est pô comme ça eh ben tant pis) et peeuuuut-être même les Chinois !

Si on ose pousser l’uchronie jusqu’au bout (et allez hop ! soyons fou ! Osons !), on peut en effet imaginer les deux espèces se partager le monde en deux zones distinctes. Les Sapiens auraient donc peuplé l’Afrique, une partie de l’Asie, et sans doute l’Océanie (mais pas sûr).

Dès lors (L ™), on voit bien qu’il est ridicule de penser en termes de « nous » pour les Sapiens et « eux » pour les Néanderthaliens ! [2]

J’espère que vous me suivez.

Compliqué ? Meuh noon. Pour résumer : en imaginant que nous existions dans cette uchronie, vous comme moi serions vraisemblablement des Néanderthaliens (mais pas sûr) et Audrey S. appartiendrait toujours à une catégorie indéterminée.

Quoi de plus simple ?

De toutes façons, dites vous bien que si c’était vraiment le cas, si les Néanderthaliens n’avaient pas disparu, vous ne vous poseriez pas toutes ces questions (comment ça vous ne vous les posez pas ??). Tout cela serait on ne peut plus naturel.

Abandonnons donc les « eux » et les « nous » et examinons la question avec un peu de hauteur. Immergez-vous avec moi à 100% dans cette idée : nous sommes tous des Humains, mais pas forcément tous de la même espèce...

Reconstituons donc les éléments de l'histoire perdue :

Les deux espèces sont apparues dans deux zones distinctes et ont commencé à essaimer, occupant l’espace illimité qui s’ouvrait sous leurs pas. Et puis un beau jour, par la force des choses, elles se sont rencontrées

Comment se sont passés ces premiers contacts ?

A ce stade, l’imagination n’a pas besoin de tourner à plein rendement pour se représenter ce qui a pu se produire dans les crânes bien humains de chaque groupe : « Tiens, des bipèdes ! Beuh ! Ils sont vachement moins beaux que nous ! Leurs nanas, par contre, sont pas mal du tout. »

Plusieurs possibilités :

1/ Echanges de cadeaux ? (« c’est joli cette massue que vous avez là. Vous la polissez vous-même ? »)

2/ Coopération pour la chasse ? (« Goûteux le ragoût de mammouth. Ca vaut pas le rôti d’éléphant mais c’est quand même pas mauvais»)

3/ Discussions à n’en plus finir au coin du feu ? (« c’est sympa tes jungles et tes déserts, mais t’as pas vu mes beaux glaciers, quoi, quoi ! »)

4/ Mariages ? (« la mariée est jolie mais lui, il ressemble troooop à un cro-magnon… »)(«Peuh ! Avec les arcades sourcilières qu’elle se paye, pas besoin de branches pour ses lunettes, ça fera une économie ! »)

5/ Guéguerres ? (« qui c’est qui ressemble à un cro-magnon hein ?! »)(« C’est de ma sœur que tu te moques là ? Tu veux mourir jeune[3] ? »)

Hum… Bizarrement, si je peux avoir des doutes pour les quatre premiers, le 5/ me paraît assez crédible, voire inévitable.

« Mais pourquoi qu’ils se seraient fait la guéguerre ? » me demanderez-vous avec votre syntaxe approximative et cette naïveté qui m’amuse.

He bien parce que ce sont tous des HU-MAINS ! (Eh si. Je me tue à vous le dire).

Et le plus petit dénominateur culturel commun entre des Humains, c’est bien de se mettre sur la gueule. Quand on ne sait pas quoi se dire, ni comment se le dire, on résume le fond de sa pensée à grands coups de boule ! (Et comme dirait Igor, dans ces cas-là certaines capacités crâniennes spécifiques sont bien utiles…)

Aaattention ! Loin de moi l’idée de vouloir noircir le tableau. Après tout, dans notre « bonne » vieille réalité à une espèce, on se fait la guerre depuis longtemps et il y a encore des gens pour en parler.

En effet, si l’on admet que les relations entre les deux espèces homo n’ont pas toujours été gaies (Cortopyright), elles n’ont sûrement pas toujours été tristes non plus ! Et puisque l’idée de départ de cette uchronie c’est que les deux espèces ont survécu jusqu’à nos jours, on peut en déduire que si guéguerres il y eut, elles ne furent fatales que pour les petits troufions qui tombèrent au champ d’honneur (comme d’hab quoi), et que sur la longue durée, tout se passait à peu près bien. Voilà pour les âmes dites sensibles (Cortopyright).


Donc deux hypothèses :

1/ Nous avons à faire à deux espèces différentes, et aux gènes incompatibles (ça c’est l’hypothèse rigolote que tout le monde imagine en premier)(non ?? Beuhh)

2/ Nous avons à faire à deux sous-espèces d’une même espèce, avec possibilité de reproduction ! Alors là ça se complique un petit peu et l’hypothèse se décline en deux variantes plus ou moins marrantes :

a/ il y a possibilité de reproduction mais les rejetons sont stériles.
b/ les rejetons ne sont pas stériles.

Commençons par la 2/ tiens ! Au pif.

2/ S’il y a reproduction possible entre nos deux groupes humains, et en admettant qu’ils n’aient pas vu d’inconvénient à la chose, ça a pu amener des débats familiaux assez intéressants :

a/ Ecoute fiston…Tu as 7 ans aujourd’hui, c’est l’âge où les garçons commencent à penser à fonder un foyer et toutes ces sortes de choses (cf note 3). Je peux te parler d’adulte à adulte quoi.
- Ouais p ‘pa ! D’ailleurs…y a Zora, la rousse de la grotte du bas, qui me plaît bien. Même qu’on voudrait se marier, york york…(preuve que les jeunes adultes d’hier n’avaient pas le rire plus intelligent que ceux d’aujourd’hui)
- Heuuuu…C’est justement de ça que je voulais te parler. Tu n’as pas connu ta mère qui était une sainte femme (maudits soient les tigres à dents de sabre !), mais tu sais sûrement déjà pourquoi tu te payes ces espèces de bourrelets au-dessus des yeux…Non ?!
- Beuuh ? Non…
- Ah bon... Eh bien… Pour voir le côté positif des choses, dis-toi que tu as plus de chances que la plupart de tes camarades : tu ne seras jamais ennuyé par la corvée de biberons, les couches, etc....parce que t’es stérile comme un mulet mon gars !


b/ Dans cette hypothèse les rejetons ne sont pas stériles, et ça a pu aboutir au complet mélange entre les deux sous-espèces pour n’en former plus qu’une. Rien de notable à rajouter ici, sauf peut-être qu’on peut s’amuser pendant les longues soirées d’hiver à essayer de savoir ce que l’oncle Théophile a récupéré du côté Néanderthalien de la famille…
On ne peut pas dire que ce soit franchement délirant non plus.

C’est pour ça que je préfère la première hypothèse :

1/ Les deux espèces humaines sont très proches : elles vivent mêlées sur les mêmes territoires, s’organisent ensemble de différentes façons, mais chacune prospère de son côté, avec ses évolutions génétiques spécifiques.

Et là c’est la foultitude de possibilités s'ouvrent sous nos yeux virtuels ébahis ! Des milliards de questions appelant chacune pas loin de plusieurs centaines de réponses dans tous les domaines de notre quotidien.

Qu’est-ce qui aurait le plus d’importance ? Etre humain ? Appartenir à l’une des deux espèces ? A un pays, une région, un groupe ?

Romeo Montaigu serait-il rejeté parce qu’il est un Sapiens, alors que Juliette Capulet est une Néanderthalienne ? Ou bien peu importe l’espèce du moment qu’elle n’épouse pas un membre de la famille ennemie ? (oui mais ça vaudrait pas pour un cheval quand même ! Si ?)

L’une des deux espèces prendrait-elle le pas sur l’autre ? Y aurait-il des nations mixtes ? Des nations exclusivement de l’une ou l’autre espèce ? Y aurait-il seulement des nations ?

On pourrait avoir, qui sait, toute une littérature scientifique néanderthalienne prouvant l’infériorité intellectuelle des Sapiens sur la base de l’étude morphologique de leurs crânes.

Dans la Genèse, on lirait bien que Dieu a fait l’Homme à son image. Oui mais…Quelle image ? (Dieu peut-il avoir des arcades sourcilières aussi proéminentes ?) [4]
Et que dire des textes hérétiques qui racontent à qui veut bien l’entendre que Dieu a créé les Néanderthaliens à partir d’une côte d’Adam Sapiens ? (d’où viendraient les femmes dans ce cas ? D’une côte d’Adam Neanderthal, le fils d’Adam Sapiens ?)

Et parlons un peu du Nouveau Testament : la question ne serait plus de savoir si Jésus était Juif mais s’il était Sapiens ou non… Et qui l’a tué ? Pilate le Néanderthal ou bien les Grands Prêtres dont 60% étaient Sapiens ?

Les Néanderthaliens seraient peut-être génétiquement plus gentils, sensibles et artistes que ces brutes avinées de Sapiens. Ou le contraire. Ou peut-être qu’il n’y aurait aucune différence…

Qui aurait découvert l’Amérique en premier ?

Les Océaniens Sapiens ? Les Vickings de Néanderthal ? Christophe Colomb, dont le père avait de gros sourcils mais était un Sapiens ?

Comme je vous l’indiquais plus haut : un milliard de possibles pour chaque milliard de questions soulevée ! Je vous invite d’ailleurs à me faire partager vos inspirations les plus folles sur la question.[5]

Mais…

Peut-être toutes ces idées farfelues ne sont-elles au fond que de gentils anachronismes à l’intérieur même de mon uchronie… Un comble quoi !

Car n’est-il pas envisageable que pour l’Humanité le seul fait d’exister au travers de ces deux espèces aurait impliqué de voir et de concevoir le monde d’une manière radicalement différente ?

Et si nous faisions rimer uchronie avec utopie ?

Nous sommes aujourd’hui, nous Humains, dans une réalité dont nous sommes le centre et l’unique référence. Toute démarche qui consiste à redonner au monde, à la nature, à l’environnement (peu importe le nom qu’on lui donne) la place qui a été la sienne un jour est vouée à n’être qu’une manifestation artificielle de cet humanocentrisme. L’être unique et suprême c’est nous, pour le meilleur et pour le pire, dans le petit univers qui nous sert de vivarium, que nous percevons à travers nos sens étroits et nos peurs ataviques, et que nous recréons à notre image, et en fonction de nos besoins. Cette situation est peut-être le résultat d’une volonté collective inconsciente, plus ou moins influencée par les circonstances. Difficile d’apporter une réponse.

Une question récurrente depuis quelques décennies illustre cette idée : sommes-nous seuls dans l’univers ?

Si l’Humain regarde avec angoisse vers le ciel pour chercher un hypothétique Autre, c’est qu’il a conscience d’être seul sur son monde. Nous sommes une entité de 6,8 milliards d’individus, seule sur un bout de caillou qui tourne autour d’un soleil minuscule. C’est quand même tuant !

Et si au fond, tout cela était dû à un manque essentiel ? Un manque, une angoisse, qui nous viendraient du plus profond des âges. Le manque de l’Autre.

Et si cet Autre avait été un individu du genre humain, avec un physique un chouïa différent mais quand même pas tant que ça, une intelligence équivalente, et peut-être, peut-être, mais nous ne le saurons jamais, une sensibilité au monde différente de la nôtre ?

A n’en pas douter, nous aurions certainement essayé de construire quand même cette réalité désespérante. A la différence près qu’il est plus difficile de se prétendre seul quand on ne l’est pas…
Et dans ce cas, peut-être qu’au contraire, nous aurions découvert et construit la réalité à travers un autre prisme que le nôtre.

Qui sait à quoi ressemblerait notre monde si l’Homme de Néanderthal n’avait pas disparu ?[6]





[1](Au sujet des Hommes de Neanderthal, de l’histoire de leur découverte, des études menées à leur sujet, et des multiples théories sur leur nature, leur histoire et leur disparition, je vous invite à consulter l’article de Wikipedia (ici) qui, une fois n’est pas coutume, est plutôt pas mal ficelé bien que forcément très incomplet.)
[2] Sauf, bien sûr, si on habite quelque part entre le Sahara et le Cap, ou si on voit inexorablement monter le niveau des mers jusque dans sa chambre micronésienne (ce qui est à tout prendre moins pire que de le voir monter ailleurs) ou si on chasse le koala depuis des générations en Australie...

[3] Pour information, les protagonistes de cette histoire mourront tous bien avant 30 ans. Quant au petit veinard qui arrivera à cet âge vénérable, il ne viendra à l’idée de personne de dire que ce vieux croûton est « mort jeune »…
[4] Cette question serait sûrement largement plus débattue que celle qui consisterait à se demander si Dieu a ou non des arcades sourcilières…voire même des sourcils !
[5] Toute idée envoyée en réponse à cette invitation pourra bien évidemment être réutilisée par moi sans faire mention de son auteur ni lui reverser de droits d’auteurs.
[6] L’absence quasi-dramatique de réponse à cette question justifie pleinement le titre de ce billet. Et toc !